De l'échec à la mention "Très bien"
«Si en terminale littéraire on m'avait dit "tu seras tourneur-fraiseur", ça m'aurait étonné ! Je ne savais même pas que ça existait. » Et pourtant, cela l'aurait sûrement rassuré. Parce qu'au lycée général, Théophile Blaize est un peu perdu. Il s'y rend sans conviction, poussé par ses parents et par un intérêt pour les belles-lettres. Mais il ne voit pas où ces études pourraient le mener et les trop nombreux cours le lassent. En 2010, c'est l'échec au baccalauréat qui annonce une année de désorientation, entre petits boulots et interrogations.
« Et puis un ami d'enfance est venu me parler du centre, (Pôle formation des industries technologiques d'Auvergne, N.D.L.R.). Lui, était en chaudronnerie. Vu que je ne connaissais rien, j'y suis allé et ce sont les conseillers qui m'ont orienté vers l'usinage et qui m'ont trouvé une boîte. » Comme indication, il leur a expliqué qu'il « aimait bien la mécanique et les belles pièces ». Et il faut bien dire que le secteur de l'usinage recrute beaucoup. « De nombreuses entreprises d'Auvergne et notamment de l'Allier, sont à la recherche de jeunes à embaucher. Cette année encore, elles n'en trouveront pas autant qu'elles en ont besoin, mais il n'est pas encore trop tard », explique Virginie Chabance, conseillère au Pôle formation des industries technologiques d'Auvergne.
Un bac pro…
Pour expliquer le métier qu'il a choisi, le plus simple est une démonstration. Ce grand brun aux cheveux gominés se place devant une imposante machine et pianote à vive allure sur des touches multicolores. C'est un gros écrou qui va passer à la moulinette. La machine à commande numérique se dote de l'outil adéquat et, selon le programme enregistré par Théophile, rabote la pièce avec précision.
Les objets d'usinage sont des pièces mécaniques qui font partie d'un grand tout. Des éléments que seul l'usineur remarque, mais sans lesquels rien ne fonctionnerait. « J'ai fait des pièces qui vont sur des engins de chantier ou sur un sous-marin, j'ai fait des moules pour pouvoir faire des plaquettes de médicament ou de maquillage, j'ai fait… »
…puis un BTS
Départ tous les matins à 6 h 40
Alice Chevrier
(Article publié dans La Montagne le 30/09/2014)